Comment définir et mesurer les caractéristiques de l'emploi et du travail ?

1 – quelles sont les caractéristiques du travail et de l'emploi ?

Dans son acceptation générale, le travail peut être considéré comme une activité rémunérée ou non, impliquant souvent un effort (avec parfois l’idée de souffrance comme pour l’accouchement), alors que l’emploi désigne l’exercice d’une activité professionnelle légale, déclarée et rémunérée. L’emploi est donc la manière dont on utilise le travail dans une économie.

Remarque : au sens économique usuel, le travail est l’activité rémunérée qui permet la production de biens et de services. Avec le capital, c’est un facteur de production. Au sens économique, on peut donc confondre travail et emploi avec toutefois une différence : l’individu vend son travail mais demande un emploi (ou le créé, pour les indépendants).

Un inactif correspond à un individu en âge de travailler (âgé de 15 ans à 64 ans) mais qui n’est pas à la recherche d’un emploi (étudiant, individu au foyer, chômeur découragé, etc.).

Un actif est un individu en âge de travaillé qui occupe un emploi (actif occupé) ou qui est à la recherche d’un emploi (chômeur).

Un actif occupé occupe un emploi de salarié (il travaille pour un employeur) ou de non salarié (il travaille à son compte).

Les actifs occupés sont donc les individus en emploi.

En théorie, tout individu appartient à l’un des trois ensembles suivant : emploi, inactivité ou chômage. Mais l’économiste Jacques Freyssinet nous fait remarquer que les frontières entre ces trois ensemble ne sont pas toujours claires, certains individus pouvant se trouver entre plusieurs situations.

Entre chômage et inactivité : lorsqu’un chômeur n’arrive pas à retrouver un emploi et qu’il accepte une formation. Officiellement, il devient inactif (car en formation), mais lui se considère comme un chômeur (il entre en formation pour retrouver un emploi).

Entre emploi et chômage : lorsqu’un individu accepte un emploi à temps partiel, faute de mieux. Officiellement, il est en emploi, mais lui se considère comme étant en partie au chômage. Il peut ainsi chercher un autre emploi à temps partiel pour compléter ou continuer à chercher en parallèle un emploi à temps complet. Cette situation correspond à du temps partiel involontaire, qu’on peut aussi appeler du temps partiel subi. On parle aussi de sous-emploi.

Entre emploi et inactivité : lorsqu’un individu choisit de travailler à temps partiel (pour s’occuper de ses enfants par exemple). Il est en partie inactif (car au foyer) et en partie en emploi. Il s’agit cette fois-ci de temps partiel volontaire.

Conclusion : la frontière entre emploi, inactivité et chômage est parfois floue et certaines situations se trouvent à cheval entre deux ensembles (ou trois) : c’est ce qu’on appelle le halo du chômage de Jacques Freyssinet.

2 – comment mesurer la qualité des emplois ?

Définition :
Qualité de l’emploi : désigne le degré de satisfaction des salariés dans l’exercice de leur travail.

Les trois critère principaux pris en compte par l’OCDE (L'Organisation de coopération et de développement économiques ) pour évaluer la qualité des emplois sont :

- la qualité des revenus d’activité, donc le niveau de salaire mais aussi la répartition plus ou moins inégalitaire des revenus;

- la sécurité sur le marché du travail, appelée aussi sécurité économique, donc le risque plus ou moins fort d’être au chômage, de ne pas retrouver d’emploi et de voir son revenu baisser plus ou moins, le niveau d’indemnisation en cas de perte d’emploi, etc.

- la qualité de l’environnement de travail, donc les conditions de travail, l’ambiance de travail, la reconnaissance qu’on obtient de ses supérieurs.

La qualité de l’emploi désigne la façon dont cet emploi contribue au bien-être actuel et futur d’un individu. Donc il est nécessaire de tenir compte du potentiel de formation et de l’accès à de nouvelles compétences, sans lesquels l’individu risque de stagner, voire de régresser, dans sa carrière, de trouver que son travail n’est pas épanouissant, et d’être peu employable s’il se retrouve au chômage.

La variété des tâches, c’est-à-dire, la possibilité d’exercer un travail qui n’est pas monotone, où les tâches ne sont pas répétitives entre aussi en considération lorsque l’on évalue la qualité d’un emploi.

Enfin, il faut tenir compte de l’horizon de carrière, c’est-à-dire la perspective d’évolution professionnelle dans l’entreprise.

Conclusion : on retient généralement 6 critères pour mesurer la qualité de l’emploi : le niveau de salaire, la sécurité économique, les conditions de travail, le potentiel de formation, la variété des tâches et l’horizon de carrière.