Quelles sont les différents liens qui unissent les membres d’un groupe ?


1 – comment rendre compte de la diversité des liens ?


image pique-nique en famille
Prenons l’exemple d’un pique-nique en famille (groupe social). Le lien qui unit les individus d’une même famille est un lien communautaire : les membres d’une même famille se ressemblent, portent le même nom, ont plus ou moins les mêmes préférences politiques, etc. Ils forment une petite communauté et ont le sentiment d’appartenir à ce petit groupe social. De plus, dans une famille, le degré d’engagement émotionnel et affectif est fort : on parle de lien fort.


image réunion de travailPrenons l’exemple d’une réunion de travail. Les individus appartiennent à la même entreprise et travaillent ensemble. Les individus ne se ressemblent pas : ils ne disposent pas des mêmes compétences. Mais ils ont besoin les uns des autres. On parle de lien sociétal. Le groupe auquel ils appartiennent est l’entreprise. Il peut être plus ou moins grand. Le degré d’engagement émotionnel et affectif peut être faible (avec certains collègues) ou fort (collègues devenant des amis en fonction des affinités). On retrouve donc des liens forts, mais aussi des liens faibles.


Remarque : Le sociologue Mark Granovetter explique que les liens faibles permettent l’accès aux ressources d’un autre groupe : c’est ce qu’il appelle « la force des liens faibles ».


Serge Paugam

Le sociologue Serge Paugam envisage la diversité des liens sociaux en les différenciant selon les formes de protection et de reconnaissance qu’ils offrent aux individus. « La protection renvoie à l’ensemble des supports qu’un individu peut mobiliser face aux aléas de la vie (ressources familiales, communautaires, professionnelles, sociales…) » (je peux compter sur...). « la reconnaissance renvoie à l’interaction sociale qui stimule l’individu en lui fournissant la preuve de son existence par le regard de l’autre ou des autres ». (je compte pour…)


Conclusion : il existe une diversité des liens qui relient les individus au sein de différents groupes sociaux (familles, groupes de pairs, univers professionnel, mais aussi association, réseaux, etc.).

Définitions :

Lien social : désigne l’ensemble des relations qui unissent des individus entre eux au sein d’un groupe social plus ou moins élargi.

Groupe social : ensemble d’individus liés les uns aux autres et se reconnaissant mutuellement comme tels
.


2 – comment les PCS permettent-elles d’appréhender des groupes sociaux ?

L’objectif de la nomenclature des PCS (Professions et Catégories Socioprofessionnelles) est de constituer des groupes homogènes. De par leur profession, les individus se sentent appartenir à un même groupe (les ouvriers par exemple), vont se comporter plus ou moins de la même manière, consommer les mêmes produits, voter pour le même parti, etc.

Définition :
Catégorie socioprofessionnelle  : groupe présentant une certaine homogénéité sociale selon un ensemble de critères définis par l'Insee, celui de la profession étant considérée comme fondamentale.

Remarque : l’Insee signifie l’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques.

Ainsi l’Insee définit six grands groupes pour les actifs, c’est-à-dire, les individus qui occupent un emploi ou qui en recherche un :

groupe 1 : agriculteurs exploitants

groupe 2 : artisans, commerçants et chefs d’entreprise

groupe 3 : cadres et professions intellectuelles supérieures

groupe 4 : professions intermédiaires

groupe 5 : employés

groupe 6 : ouvriers

L’Insee classe les individus à l’aide des critères suivants :


critères PCS

Ainsi, pour classer un individu en emploi, la première question que l’on se pose est celui de son statut : travaille-t-il à son compte (indépendant) ou travaille-t-il pour un employeur (salarié) ?

S’il travaille à son compte, et s’il travaille dans le secteur primaire, alors on le classe dans le groupe 1 (agriculteurs exploitants), sinon, s’il travaille dans le secteur secondaire ou dans le secteur tertiaire, on le classe dans le groupe 2 (artisans, commerçants et chefs d’entreprise).

S’il travaille pour un employeur (salarié), alors on regarde le niveau de qualification attendu pour occuper le poste. Si le niveau de qualification est élevé, on le classe dans le groupe 3 (cadres et professions intellectuelles supérieures), si le niveau de qualification est moyen, on le classe dans le groupe 4 (professions intermédiaires), si le niveau de qualification est faible, alors on regarde le type de travail qu’il effectue. S’il effectue un travail non manuel, on le classe dans le groupe 5 (employés), s’il effectue un travail manuel, on le classe dans le groupe 6 (ouvriers).

Remarque : si l’individu est au chômage, l’Insee le classe selon la dernière profession qu’il a exercé. Et contrairement à une idée reçue, le niveau de revenus ne figure pas parmi les critères de classement de l'Insee.